Comment les dirigeants des pays riches et les détenteurs de capitaux ont surendetté les pays du tiers-monde ?
Le débat a été animé par Jacques Rochard.
Avec la participation de :
Nicolas Sersiron, vice président CADTM (comité de l'annulation de la dette du tiers-monde) France. Nicolas s. nous a
expliqué la naissance et le fonctionnement de la dette dans les pays africains puis européens. Aux moments des indépendances, l'état français a demandé aux pays colonisés de rembourser les investissements qu'il y avait fait pour construire des infrastructures qui lui permettaient d'extraire et d'acheminer plus facilement les richesses. C'est pour eux le début de la dette qui est appélé "dette odieuse". Naitront les plans d'ajustement structurel qui appauvriront de
plus en plus le peuple. "Il faut surendetter les pays pour les obliger à vendre ce qu'ils ont à pas cher". Il a été facile de faire le rapprochement avec le problème grec en ce moment. Dans sa conclusion, il précise que le changement ne peut venir que de la société civile qui doit demander un audit de cette dette et aller jusqu'à annulation pour dette odieuse.
Clariste Soh Moube, animarice et chercheuse au Centre Hamadou Hampâtè Ba de Bamako et auteur du livre "Le piège". Clariste nous a fait partager les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne des africains au Mali. Depuis 30 ans leur niveau de vie a constamment baissé si bien qu'on ne parle plus du panier de la ménagère mais du "sachet" de la ménagère. Le Droit à l'essentiel, pour ces populations signifie avant tout le droit de se nourrir. Pour Clariste, les décisions se prennent au nord. Mais nous avons besoin des africains, ils ont besoin de nous : il y a donc nécessité de travailler ensemble et de changer ensemble les règles.
Nicolas Agbohou , politologue, économiste, spécialiste en économie du développement en Afrique. Nicolas a longuement expliqué les ramifications de la Fançafrique" en partant de la fin de la seconde guerre mondiale où le Général de Gaulle a mis en place le "nazisme financier" qui consiste à spolier la monnaie, les richesses des pays africains pour en faire profiter l'Etat français. Le franc CFA a été imposé à ces populations, c'est une monnaie non convertible indexée sur l'Euro et qui doit transiter en partie par la Banque de France. "C'est une propriété de la France."
Pour lui, le changement se fera grâce aux jeunes africains cultivés et instruits qui n'ont pas les mêmes liens avec la France et ce pourrait être "un printemps africain"
La table de presse de Survie Bressuire.